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Interface  n° 99 Juin  2005

● Éditorial

● À propos de "Priez quinze jours avec les Chrétiens de Rome" Interface
● Karol Wojtyla, le Jean-Paul II qu'a connu Informatique & Bible Interface
● Échos du Festival FuturTalent Interface

News

D’un pape à l’autre:
Jean-Paul II – Benoît XVI

L'Éditorial de ce numéro est une façon de saluer l’arrivée au Pontificat de l’Église romaine de Benoît XVI!
Mais l’histoire de l’informatique appliquée à la Bible a été contemporaine du long règne de Jean-Paul II (1978-2005). Un rappel illustré des relations de notre Centre avec ce grand pape venu de l’Est était de circonstance.

Décès de la Sr. Hélène Malaizé, disciple du Bienheureux Nicolas Roland
Les Sœurs du Saint-Enfant-Jésus de Reims, fondées par le Bienheureux Nicolas Roland, nous annoncent le décès de Sœur Hélène Malaizé le 9 avril 2005. Elle avait 83 ans dont 61 années de vie religieuse. Elle fut deux fois Supérieure Générale de sa Congrégation (1967-1979 et 1985-1997).
C’est vers la fin de ce second mandat que Sœur Hélène, sur le conseil du Frère Michel Sauvage, alors responsable des Études lasalliennes – (Jean-Baptiste de La Salle fut un disciple de Nicolas Roland) –, prit contact avec le Centre Informatique et Bible pour l’enregistrement de tous les textes de Nicolas Roland ou relatifs à son action en faveur de l’éducation des enfants pauvres.
Une Base de données électronique de tous ces documents ainsi qu’une nouvelle publication imprimée virent le jour en 1997 (voir Interface 97/65, 16 juin 1967, p. 6).

Marc Vervenne, Recteur K.U.L.
Nous apprenons l’élection de Marc Vervenne au Rectorat de la Katholieke Universiteit Leuven (25/05/2005).
Toute l’équipe d’I&B lui adresse ses sincères félicitations et lui souhaite un grand succès dans ce poste à hautes responsabilités.
Marc Vervenne est membre de l’asbl Informatique et Bible (I&B). Il est également dans le Conseil d’Administration de l’Association Internationale Bible et Informatique, aisbl (AIBI).
Marc fut un des collaborateurs du Centre Informatique et Bible du 1er Septembre 1978 à Juillet 1980.
Il fut un des artisans de la Base de données du texte hébreu de la Bible réalisée au CIB et qui servit, notamment, à créer la Concordance hébraïque de l’Exode publiée avec le Werkgroep Informatika de la Vrije Universiteit Amsterdam ainsi que la Concordance analytique de la TOB.

Léon Dehon: une béatification post-posée mais une belle conférence du P. Ledure à Burnot
Le décès de Jean-Paul II et l’élection de Benoît XVI sont juste intervenus avant la date fixée (24 avril) pour la béatification à Rome du Serviteur de Dieu, Léon Dehon (1843-1925), fondateur des Prêtres du Sacré-Cœur.Parmi les premières décisions prises par le nouveau Pape, il ne célébrera plus avec le faste donné par Jean-Paul II, les Béatifications, se réservant les Canonisations. Tout est donc à réorganiser pour la Béatification de Léon Dehon! Les Pères du Sacré-Cœur, qui tiennent le Collège de Burnot à Profondeville, avaient organisé une conférence sur le "Bienheureux" Léon Dehon le 20 Mai. Ils l’ont maintenue pour le grand plaisir d’une quarantaine de personnes qui ont pu découvrir (ou redécouvrir) la personnalité contrastée de ce fondateur grâce au Père Yves Ledure, sss. Venait de sortir de presse sous sa plume, Le Père Léon Dehon 1843-1925, entre mystique et catholicisme social, Paris, Le Cerf, 2005. Une biographie dynamique et vivante qui présente bien Léon Dehon comme un précurseur de la doctrine sociale de l’Église dans l’esprit de l’encyclique Rerum novarum de Léon XIII, mais dont la fondation (les Prêtres du Sacré-Cœur – il semble qu’on préfère dire les "Déhoniens" aujourd’hui) n’a pas, jusqu’à ce jour, assumé pleinement les options les plus novatrices de son fondateur.
La cassette audio de cette belle conférence est disponible au Collège de Burnot.
I&B partage joies et soucis des Pères du Sacré-Cœur depuis que nous avons créé la Base de données des Archives et des Lettres du P. Léon Dehon qu’on peut trouver sur knowhowsphere.net

Éditorial

Benoît, un programme de vie et de gouvernement

Quelle que soit la raison du choix du nouveau Pape, la référence au modèle initial, saint Benoît de Norcia, ermite à Subiaco, puis fondateur de Montecassino, patriarche des moines d'Occident et, depuis Paul VI, patron de l'Europe, donnerait des indications quant au programme de vie et de gouvernement qu'évoque un tel patronage.

Que propose, en effet, S. Benoît? Nous pouvons le savoir avec une très grande précision et beaucoup de détails pratiques à travers sa Règle – qui fut imposée à tous les monastères d'Occident à l'époque de Charlemagne et qui est pratiquée depuis 15 siècles dans des milliers de communautés –; à travers sa vie racontée par le Pape Grégoire le Grand dans ses Dialogues; et à travers les mille façons dont différentes communautés d'hommes et de femmes ont mis en pratique sa Règle et la vivent encore aujourd'hui.

Que trouvons-nous dans cette Règle de vie communautaire?

Tout d'abord, qu'il s'agit précisément de construire des communautés faites de personnes qui toutes sont en recherche du vrai Dieu et veulent le trouver à travers l'enseignement et la personne de Jésus de Nazareth.

Si “chercher Dieu” est le premier critère pour sélectionner un candidat à la vie monastique selon S. Benoît, “ne rien préférer à l'amour du Christ” est le programme essentiel qui doit guider la vie du “bénédictin” et l'engage à faire passer tout le message des Évangiles (et de la Bible) dans sa vie et celle de ses proches.

Ce n'est pas une série de recettes ou de conseils de vie qui permettraient de mieux vivre à titre individuel. Ce sont des conseils pour faire croître en soi la personnalité grâce à la construction d'un réseau de relations qui bâtissent une “communauté”, un Corps, le Corps du Christ, l'Église.

Ainsi, la Règle de S. Benoît est un “précis des Évangiles”, comme disait Bossuet, et, ce résumé du message évangélique constitue avant tout une “école de relations”.

Qui dit “école de relations”, dit immédiatement “vie en société”, “modèle de vie en Église”.

Ce modèle est fait de quelques structures simples: le respect absolu de la personne avec une attention toute particulière pour les plus faibles (les enfants, les vieillards, les malades, les déracinés, les pauvres); une réelle délicatesse dans les relations entre les personnes qui suppose d'être vraiment attentif à ce qu'elles sont et peuvent devenir; la recherche d'une vie équilibrée, à la mesure des possibilités de chacun, entre un travail sérieux et la recherche de Dieu (surtout par la prière en commun); un partage des décisions de vie – (n'a-t-on pas dit que la Règle de S. Benoît avait été la matrice des systèmes dits “démocratiques” de l'Occident?) –; l'acceptation, après élection démocratique, de faire confiance et d'obéir à un supérieur de communauté aux pouvoirs étendus et monarchiques mais dont la charte de gouvernement est précisée par la Règle:

être un modèle d'humilité au service de ses frères, préférer servir que commander, avoir d'abord le souci des plus démunis dans la communauté et hors de la communauté, et rappeler, sans répit et sans faiblesse, à tous, les principes de base d'une vie de recherche de Dieu qui construise, au mieux des possibilités de chacun, cette “communion” et fasse croître le Corps du Christ et, par là, l'humanité dans son développement en plénitude (tout l'homme et tout homme).

Ce programme ne peut se réaliser que dans les structures d'une communauté à échelle humaine, là où les personnes peuvent réellement se rencontrer, se reconnaître, s'aimer, s'apprécier et s'aider à croître vers une plénitude d'humanité. C'est, là aussi, un modèle pour la croissance d'une Église qui s'enracine aux sources évangéliques et au modèle suscité par la vie, l'action, la parole, la mort et la vie retrouvée, de Jésus de Nazareth.

N'est-ce pas là un beau programme de vie et de gouvernement à proposer à notre société en recherche de “modèles de référence”?

Fr. R.-F. Poswick, osb

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