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Interface  n° 121  Décembre 2010

● Éditorial : Passer de 2010 à 2011

● Pour un "christianisme de résurrection" Interface

● Rapport d'activité d'Informatique & Bible, ASBL pour l'année 2009-2010 Interface

● Pourquoi une Fédération Biblique Catholique? Interface

Comptes rendus:
● La Bible en Manga Interface
● Les Ibadites, Virginie Prevost Interface
● Écrits Oratoriens du cardinal John Henry Newman Interface
● De l'Ancien Testament au Nouveau, Cahiers Évangile, n°152 Interface
● Appelés à travers l'épreuve, Bulletin de la Maison de la Bible, n°59 Interface
● “Sources Chrétiennes”, le n° 101 Interface

News

Les médias catholiques en Belgique
Le 26 septembre était le traditionnel Dimanche des Médias pour les catholiques belges. Un gros effort de publicité a été réalisé à cette occasion sur le thème “Croire pour communiquer; communiquer pour croire”.
Une photo de groupe rassemblait les 25 principaux collaborateurs des médias catholiques regroupés à Wavre (chaussée de Bruxelles 67/2- 1300 Wavre; 010.235.900; info@medias.catho.be). Il y a CathoBel (agence d'information), Catho.be (le site web de l'Église catholique), Dimanche (l'hebdomadaire “toutes boîtes”, présent dans 1.050 paroisses), la RTCB (Radio-Télévision Catholique Belge), les différentes radios (RCF Bruxelles, Liège, Namur, Bastogne). Si on y ajoute l'équipe du diocèse de Tournai et les webmasters des différents diocèses, on arrive à une cinquantaine de personnes, bénévoles ou salariés, qui sont attentives à servir la communauté catholique (… et au-delà d'elle), avec une parole confrontée à l'Évangile. Merci!

La Bible du côté des U.S.A.SBL-meeting 2010
C'est du 20 au 23 novembre que se tient l'annuel grande foire des biblistes américains organisée par la Society of Biblical Literature. L'Annual Meeting 2010 se tenait à Atlanta. Faute de pouvoir y participer cette année, nous relevons dans le programme (160 pages dont 65 de publicité venant des divers éditeurs du domaine qui exposent et vendent) quelques annonces indicatives. Ainsi dans le groupe “Computer assisted Research Section” que nous avons suivi depuis ses débuts en 1980, une des contributions proposait d'analyser la façon d'améliorer l'introduction de données en UNICODE dans le domaine des textes en graphie grecque. Est-on revenu au point de départ quand on se demandait comment représenter du grec avec des ordinateurs qui n'avaient pas été conçus pour cela? La section “Bible dans les Média anciens et modernes” poursuit son exploration des voies non-textuelles d'approche des contenus bibliques: mémorisation, expression orale, langage du corps et des gestes. Toute une séance est consacrée aux effets psychologiques de la transmission sur base de paroles mémorisées et non de textes: quel impact sur la notion-même de théologie? Une nouvelle section (encore appelée “consultation”) s'intéressait à l'“économie” de l'antiquité à l'époque où naissait le christianisme: … à suivre! Sans oublier les 100 autres sessions!

Tic Talk
Cette Newsletter créée et distribuée désormais exclusivement par électronique nous vient du bureau pour l'Information sur les Traductions du siège des United Bible Societies (UBS) aux U.S.A. Dans son n°67 (2010) Nancy Heisy montre comment le chercheur du domaine biblique, l'exégète, ne peut plus aujourd'hui se passer de lire le texte à l'écoute des situations réelles des humains d'aujourd'hui. Si la démarche est bien connue pour la théologie de la libération en Amérique latine, celle de nombreux biblistes travaillant dans des pays en développement ou affrontés à des réalités humaines difficiles est moins connue, mais très fructueuse pour une exégèse qui veut aller jusqu'au bout des exigences du texte qu'elle traite!Le reste du numéro recense de très nombreux titres de publications qui touchent directement ou indirectement aux problèmes de traduction.!

Religions en bibliothèque
Tel est le titre des contributions rassemblées dans le n°1 de 2010 du Bulletin des Bibliothèques de France. Soixante des 86 pages de la livraison sont consacrées à ce sujet. Groupées en trois section: acquérir, transmettre, représenter, les contributions sont du plus haut intérêt pour l'évolution de la présence des données religieuses dans un environnement bibliothéconomique en pleine évolution. Christophe Langlois parle de “la politique documentaire en religion à la Bibliothèque nationale de France”; Corinne Bouquin de “la numérisation en sciences religieuses”; Pierre Antoine Fabre et Dominique Julia voient “la bibliothèque confessionnelle comme segment d'une bibliothèque savante”. Pour la transmission, Gautier Auburtin parle de “former l'intelligence des faits religieux”; Yvan Bourquin de “la formation documentaire en théologie et sciences des religions”; Pierre-Jacques Lamblin parle “du bibliothécaire et du curé”; Fédéric Boyer de “traduire la Bible”; David-Georges Picard et Madeleine Zeller de la mise en scène du fait religieux: “expositions en sciences religieuses”. Quant à la représentation, Valérie Tesnière se demande “quelle place pour le fait religieux dans les bibliothèques publiques?”; Adèle Sini: “quelle place pour l'Islam dans les bibliothèques françaises?”; Odile Dupont (actuelle Présidente de l'association des Bibliothèques Européennes de Théologie) décrit “les réseaux français et européens de bibliothèques religieuses”; et Jean-Claude Kuperminc décrit “le réseau Rachel: une vitrine des sources juives”.Plusieurs des contributeurs à ce numéro étaient présents à la réunion annuelle de l'association européenne des bibliothèques de théologie (BETH) à Nice au début septembre 2010.

Nouvelles du Livre Ancien
On a eu le plaisir de recevoir le n° 120 (été-automne 2008) et les n° 121-122 (2009 – printemps 2010). Même avec le retard accumulé, l'information sur les principales avancées dans le domaine du livre rare et précieux reste de grande valeur informative. On est frappé par le nombre de projets de “numérisation” portant sur des fonds précieux qui sont achevés ou largement en cours. Cela ouvre un débat possible sur l'avenir de la Bibliophilie dans un monde où, non seulement les manuscrits seront progressivement tous accessibles en images numériques, mais également les incunables, voir un grand nombre d'éditions anciennes.

EBSCO, ATLA, BREPOLIS, OXORD UNIVERSITY PRESS… et alii!
Dans la foulée des deux publications précédentes, il faudrait une longue présentation des différentes propositions de bases de données à caractère paradoxalement “scientifique et commerciale”. Chacun de ces éditeurs, mais il y en d'autres qui guettent pour saisir leur créneau le moment voulu ou dans d'autres domaines que le domaine qui touche à la religion, tente de se constituer un patrimoine de bases de données, souvent à partir d'un périodique renommé géré et nourrit par les publications d'une université. Ils en font ensuite des “ensembles” (bundle) qu'ils vendent par abonnement aux institutions. Celles-ci, et ceux qui font partie de leur réseau interne, seront désormais à peu près seules à pouvoir se payer ce type d'accès aux ressources du savoir. Et ce n'est pas donné! Les prix ne sont jamais mentionnés sur les très beaux prospectus en papier glacé et en couleur. Fini l'accès de Mr “tout-le-monde” aux granges du savoir? … à moins qu'ils ne s'agisse de la voie pour un retour souhaité vers le rôle d'intermédiaire de la bibliothèque?

Les 10 ans de la Maison de la Bible (Wavre)
Une cinquantaine de personnes avaient répondu à l'invitation de l'équipe de la Maison de la Bible de Wavre, fondée il y a 10 ans par le Doyen Albert Pirson, maintenant à la retraite, mais toujours activement présent à son initiative. Il célébrera d'ailleurs l'eucharistie qui rassemble les participants au milieu de cette journée festive qu'accueillaient les Sœurs bénédictines de Rixensart (dont la Sr Marie-Philippe Schùrmans, responsable du site web de la Maison de la Bible). Après une présentation des 11 bénévoles de l'équipe de la Maison de la Bible, c'est l'abbé Bernard Van Menen (bibliste, aumônier du MOC et membre de la Commission Justice et Paix) qui traitera de la situation actuelle de la lecture de la Bible. Il voit cette Bible comme un “livre de la rencontre”, celle de la parole humaine et de la Parole de Dieu: “Si nous cessons de parler ‘humain’, nous n'entendons plus le langage de la Bible, nous n'entendons plus Dieu. Tout parler humain nous apprend quelque chose sur Dieu”.Après l'eucharistie et un excellent repas, c'est à l'abbé Jacques Vermeylen d'essayer de faire découvrir à l'assemblée le "trésor" qui se cache dans le texte biblique, et ce, à partir d'une lecture dialogale du premier récit de la création dans la Genèse. Le caractère “sacerdotal” de ce récit fait découvrir toutes ses harmoniques qui évoquent la restauration du Temple après l'exil et dont on trouve des échos jusque dans les pages de l'Apocalypse (la disparition du “soleil”, là, répondant à l'allumage des “luminaires” du ciel dans la Genèse!). Bref, un texte riche de toutes les vibrations que l'on peut percevoir à travers l'ensemble des pages de la Bible. N'est-ce pas le “trésor"?Le P. Ignace Berten, dominicain, conclut la journée en insistant sur le danger d'idolâtrer le texte de la Bible. La Bible pose question. Elle ouvre nos esprits et nos cœurs à une quête de sens. Elle ne donne pas les réponses. C'est pour cela que son message est sans cesse actuel et interpelle les cultures. 

Éditorial

Passer de 2010 à 2011

Comme chaque année, au lieu d'assommer nos réseaux de contacts de SPAM à la façon des réseaux sociaux (ces réseaux souvent conçus par de géniaux autistes asociaux qui rendent “fous” tant de gens aujourd'hui!), nous préférons vous offrir le cadeau de ce seul numéro imprimé de notre Bulletin pour vous assurer de nos vœux à l'occasion des fêtes de fin d'année et pour l'année 2011 qui s'ouvrira bientôt.

Pour 2010, vous trouverez un bon sommaire de nos principales activités et réalisations dans le Rapport envoyé pour la réunion de la sous-région d'Europe du Sud et de l'Ouest (ESO) de la Fédération Biblique Catholique (FBC).

Cette Fédération Biblique Catholique dont notre Centre est membre depuis 1978, devrait pouvoir donner toute la mesure de son action sur la lancée du Synode romain d'octobre 2008 sur La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Église. Un Congrès biblique organisé à Rome du 1er au 4 décembre ne représentera malheureusement pas la riche expérience d'animation biblique inculturée dans les différents continents et les nombreuses cultures des pays où des hommes de terrain (laïcs, religieux et clercs) veillent depuis plus de 40 ans à ce que la Parole de Dieu anime de plus en plus toute la pastorale de l'Église. Cette dernière vision issue de la réflexion et de l'expérience d'action des membres de la FBC est reprise sans mentionner son origine par l'Exhortation Apostolique Post-Synodale Verbum Domini signée par Benoît XVI le 30 septembre 2010 et présentée à la presse le 11 novembre. On notera, en outre, que ce texte n'évoque la Fédération Biblique Catholique que pour l'encourager à promouvoir des traductions de la Bible en collaboration avec les Sociétés bibliques (cf. n°115)! Le moins qu'on puisse dire, c'est que le Saint-

Siège se montre très mal informé de tous les efforts déployés depuis 40 ans par les très nombreux membres de la FBC et que ce manque de “reconnaissance” pénalise inutilement tous ces dévouements en faveur d'une meilleure présence de la Parole de Dieu chez les catholiques du monde entier … et au-delà des cercles catholiques!

Pour notre part, nous continuons de proposer nos principaux travaux bibliques dans Internet et nous ouvrons notre “Maison des Écritures” aux groupes qui s'intéressent à ces travaux et à notre souhait que le patrimoine accumulé depuis plus de 40 ans puisse, plus que jamais, servir à une prise de conscience de l'appel de Dieu que constitue le basculement de l'humanité d'une civilisation de l'écriture alphabétique à une civilisation de l'écriture électronique.

La réflexion pour la mise en valeur d'un “christianisme de résurrection” que nous poursuivons pourrait constituer un point de référence pour de nombreux chrétiens et beaucoup d'autres personnes privées de repères au sein de la tempête médiatique qui accompagne cette grande mutation de la société sur toute la planète.

Que l'an nouveau permette à chacun de “garder le cap”… et le sourire (un des signes de l'authentique présence de Dieu dans nos vies)!

Fr. R.-F. Poswick, osb

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