Bilan 2021

Décembre 2021

Aller au-delà des leurres technologiques et de leur vacarme qui paralysent l'humain et le réduisent à un nouveau type d'esclavage!

Avant la métamorphose trompeuse de Facebook en MetaVerse (ces créateurs de rêves inutiles pour l'humanité et de canaux de partages pas du tout solidaires parce que gouvernés uniquement par l'appât d'une finance en croissance sans limites) leurs créateurs et responsables ont déjà reçu les premiers coups de menaces de suspension (et de suspicion) avec le mouvement structuré et critique représenté par un ex-investisseur du groupe, Roger MacNamee.

Mais, sauf arrêt brutal des meneurs de ces semeurs de schizophrénie, – un arrêt qui semble peu probable du fait de la puissance des enjeux financiers et de l'inexorable progression du numérique partout et à tout âge - il faudra adapter la psychologie (et donc l'éducation) de l'humain à ces différentes possibilités de vivre avec des doubles électroniques et artificiels du Moi réel et incarné, comme nous le suggère la pionnière d'une réflexion critique sur ces sujets qu'est Sherry Turckle (voir son Alone Together).

Les éducateurs doivent donc travailler à maîtriser les supports numériques pour les adapter à une pédagogie vraiment humaine. Car le numérique devient “ tout-puissant ” et omniprésent. Un puissant réseau de lobbies tend à promouvoir tous les puissants du numérique, notamment en profitant de la crise sanitaire en cours pour imposer, au profit des détenteurs financiers des développements du numérique, une vision de la culture du numérique qui court-circuite de nombreux acquis démocratiques. Noami Klein lance l'alerte!

Et cela se joue sur une planète marquée par une emprise de plus en plus dangereuse de l'humain pour la viabilité de l'environnement dont il vit, mais d'une façon de plus en plus dé-connectée du réel naturel (dont il fait pourtant partie)! Ce faisant il se met en danger… avec toute la vie planétaire. Mais il faut bien voir qu'il s'agit là de l'ensemble des pratiques humaines et pas seulement de celles que l'on montre du doigt en lien avec un “réchauffement climatique planétaire”!

Il faut donc revenir aux sources de ces accélérations de la croissance humaine et technologique. Les modes de communication entre humains et la façon dont l'humain va mémoriser ses expériences de maîtrise de son environnement (et donc de la nature) ainsi que de son propre esprit, de son profil d'humain, permettent de suivre critiquement cette évolution depuis l'invention de l'écriture et du calcul jusqu'au basculement dans l'utilisation presque universelle du code numérique binaire.

Le risque devient d'assimiler l'humain aux codes qu'il produit et utilise et de réduire l'Esprit à la Loi ou l'intelligence à l'algorithme!

On en revient donc à une question d'éducation. Comment former les esprits encore très malléables des enfants et des adolescents sans prendre le risque qu'ils deviennent des “crétins numériques”? La limitation drastique et récente de l'accès aux jeux électroniques faite par la Chine en direction des jeunes – (pas plus de 3 heures le week-end pour toute la semaine) – montre que l'on prend quelque part sur la planète très au sérieux les risques d'une addiction non contrôlée au “tout numérique”!

La Poésie est un merveilleux terrain de la créativité langagière humaine dans sa force la plus pure et la moins mécanisable. Elle peut révéler cruellement les limites graves de toutes les prétentions des faiseurs d'intelligence artificielle.

L'intelligence artificielle – faux amis anglo-français pour exprimer une information automatique – doit être démythifiée et démystifiée. Même si l'on veut en voir les apports positifs, il faut avoir le courage d'en examiner les productions et les utilisations avec un vrai esprit critique comportant le sens des vrais besoins humains et sociétaux. Et, aujourd'hui les développements de l'intelligence artificielle sont devenus un enjeu planétaire comme l'a bien montré la “Charte de Montréal” sur les développements responsables des programmes et algorithmes d'intelligence artificielle ou d'utilisation massive (et donc nécessairement “statistique”) d'informations automatisées. C'est peut-être du côté des progrès dans les sciences physiques (atome, chimie, biologie moléculaire, etc), que les chercheurs finiront par trouver une façon de dépasser le pur calcul binaire et statistique pour gérer avec intelligence notre environnement. La physique quantique, héritière des grandes découvertes qui ont mené à la gestion humaine de l'atome, du génome, du développement de la vie sur terre et ailleurs, apportera probablement des compléments indispensables à une scientificité qui ne serait fondée que sur le calcul binaire!

Ceci ne se fera pas sans les progrès, prioritaires ou non (à discuter), de notre connaissance de l'au-delà de notre petite planète, et du fonctionnement de cette petite planète dans le système solaire en relation avec ce dynamisme qui pousse l'humain à se projeter “toujours plus loin” (la Lune, Mars les exoplanètes, etc).

À condition que nous ayons le courage d'une réflexion sérieuse, et donc suivie d'actions, sur les limites de notre condition humaine. Connaître notre caractère éphémère, être capable, non seulement de “donner la vie”… mais également de “donner sa vie” pour le bien commun. La mort peut être “bonne”!

Pour cela, il faut, plus que jamais, se protéger – et protéger la société – de toutes les manipulations mentales que permettent et provoquent les réseaux sociaux, et cela, presque à l'insu des personnes si l'on n'y prend garde!

Parmi ces manipulations mentales, c'est le même crédit qu'offrent les monnaies virtuelles (blockchain et autres) qui, si elles peuvent, encadrées, devenir la monnaie de l'ère numérique, ne sont encore, à ce jour, que des manipulations mentales électroniques presqu'aussi dangereuses que les jeux de Casinos.

Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut nier d'éventuelles évolutions qui pourraient, correctement pensées et développées de façon raisonnable, rendre au citoyen-démocrate le contrôle qu'il a perdu sur la finance mondiale!