L'avenir de la planète Terre, de l'humanité, de l'univers en évolution

Mars 2021

Une réflexion sur la durée longue ne peut se contenter de regarder vers le passé comme cela a été remarquablement réalisé par les scientifiques du 20e siècle. Avec Georges Lemaître, l'Université Catholique de Louvain a marqué définitivement l'histoire de la science en ce domaine en déterminant l'âge et les modalités de naissance de “notre” univers il y a plus de 13 milliards d'années: une théorie bien connue sous le nom de Big Bang (une explosion qui a propulsé dans l'existence ce qui allait devenir une poussière d'étoiles en expansion dans laquelle notre petite planète Terre se trouve comme un tout petit point, bleu d'oxygène et d'eau et vert de vie, perdu dans une immensité glaciale ou incandescente!). Mais vers où se dirige cette masse en expansion? Que va-t-elle devenir? Sera-t-elle “éternelle” ou bien va-t-elle s'arrêter ou se transformer? Et, cela, à quelle échéance?

Michio Kaku Michio Kaku

Michio Kaku, professeur de Physique à l'Université de la Ville de New-York, (né à San Jose, CA, U.S.A. le 24 janvier 1947), nous donne ses vues sur l'avenir de l'univers dans son best-seller The Future of Humanity. Terraforming Mars, Interstellar Travel, Immortality and our Destiny Beyond Earth, Pinguin Books, 2019, 339 pp, ISBN 978-0-141-98606-7.

Ses visions sur le futur de l'humanité (… et de l'univers) sont évidemment “à discuter”. Mais la présentation scientifique de ses différentes hypothèses, liée au meilleur de ce que la science peut connaître de notre Univers, mérite attention, réflexion … et “critique” (si nécessaire et si des arguments avec un poids critique équivalent peuvent être avancés)!

Comme l'évoquent les 9 pages de “Remerciements” personnalisés (pp. IX-XVIII) qui ouvrent le livre, Michio Kaku est en relation avec le gratin de la recherche dans tous les domaines qui interviennent dans ses constructions futuristes.
Une première partie tente de cerner toutes les difficultés que rencontre un humain quand il veut “quitter la Terre” (… pour aller vers d'autres planètes et pouvoir y survivre).
La seconde partie pose des questions similaires mais en étendant le champ du voyage au-delà de la Terre à l'interstellaire (dans notre galaxie ou au-delà).
La troisième partie tente d'imaginer des statuts viables, au-delà de l'Humain (des formes de civilisations trans-humaines, fleurtants avec certains types d'immortalité). C'est évidemment cette troisième partie qui est la plus questionnable dans la mesure où il renvoie dos à dos le créationisme judéo-chrétien et le nirvana boudhiste comme irrationnels! On y reviendra.

Un premier postulat, à l'examen du passé multi-millénaire de notre planète Terre, c'est que 99,9 % des espèces vivantes qui semblent être apparues à un moment donné sur cette planète, ont complètement disparu. St atistiquement et sans changement radical de la nature de l'espèce, il n'y a aucune raison scientifique pour que l'espèce humaine ne disparaisse pas quelque part dans le futur! (p. 3). L'apparition de l'espèce humaine a bénéficié d'un créneau de réchauffement de la planète d'environ 10.000 ans après une période de glaciation de plus de 100.000 années durant lesquelles pratiquement toute vie a été arrêtée sur notre planète couverte d'une couche de glace de plus de 350 mètres … et une telle période glaciaire pourrait se représenter à nouveau dans les 10.000 prochaines années! Quel est l'avenir du phylum humain dans ce cas? (p. 4). Michio Kaku ne veut pas être pessimiste. Il pense que:

“Contrairement à toutes les autres formes de vie sur cette planète, qui attendent passivement leur sort, nous les humains nous sommes maîtres de notre propre destinée. Heureusement, nous sommes en train de créer les outils qui nous permettront de surmonter les contrariétés que peut nous proposer la nature, en sorte de ne pas nous retrouver parmi les 99,9% de formes de vie destinées à l'extinction. Dans ce livre nous allons aller à la rencontre des pionniers qui ont l'énergie, la vision, et les ressources pour changer le sort de l'humanité. Nous rencontrerons les rêveurs qui croient que l'humanité peut vivre et se développer dans l'espace au-delà de notre planète. Nous allons analyser les progrès technologiques révolutionnaires qui rendront possible pour l'homme de quitter la Terre et de s'installer ailleurs dans le système solaire, voire encore au-delà” (p. 5). Et d'espérer que l'humain devienne une espèce “multiplanétaire” voguant parmi les étoiles (p. 6)

Ces propos du Prologue donnent le ton de tout l'ouvrage qui n'hésite pas à illustrer par le rêve de plusieurs réalisateurs cinématographiques ou romanciers les espérances pour une humanité future qui maîtriserait mieux l'espace (les “matières”) et le temps (les “flux”) pour assurer une descendance à très longue échéance et sous des formes de matérialisations diverses.

L'Auteur est persuadé que si l'homme n'est pas entraîné par ce désir d'un avenir à conquérir, la race humaine dépérira. D'où le titre de son livre “L'avenir de l'humanité… notre destinée au-delà de la Terre”!
Il constate une “explosion scientifique” au 21e siècle qui permettrait, selon l'analyse qu'il fera dans sa troisième partie, d'analyser “ce que cela impliquerait de modifier nos corps pour nous permettre de trouver de nouvelles implantations au milieu des étoiles. …il faudra peut-être trouver comment étendre la longévité humaine … voire, par une ingénirie génétique de nos corps leur permettre d'exister sur des planètes lointaines avec une gravité, une atmosphère, une écologie différentes de celle de la terre” (p. 14) … “en d'autres mots, notre destinée serait de devenir ces dieux que jusqu'ici nous avons craint et vénéré. La science nous donnerait les moyens de modeler l'univers à notre image. La question restant de savoir si nous conserverons cette Sagesse de Salomon pour accompagner cette gigantesque puissance céleste” (p. 14).

On voit évidemment, d'entrée de jeu, la “religion scientifique” de l'Auteur.
Et, sur base de l'expérience des explorations chinoises en Afrique au 15ième siècle et du repli absolu par les empereurs suivants qui mèneront à une décadence évidente de la Chine, il conclut: “Je pense parfois à la facilité pour une nation de se refermer sur elle-même et d'aller à la ruine après avoir visé le soleil durant des décennies! Et puisque la science est le moteur de la prospérité, les nations qui tournent le dos à la science et à la technologie s'engagent dans une spirale de décadence” (p. 35).

Autour du soleil

Pour la conquête de la lune, s'il connaît Jules Verne dans les rêveurs pionniers, il ignore totalement les superbes projections d'Hergé et de ses Tintin “Objectif lune” et “On a marché sur la lune”! Mais la lune est vraiment très humainement accessible: un signal radio ne prendra qu'une seconde pour y parvenir ou en revenir, permettant d'utiliser même son smartphone pour continuer à rester en contact avec tout son milieu terrestre (p. 46). Mais, comme la moitié du temps lunaire est dans l'obscurité, il faudra prévoir des énormes ressources en stockage d'électricité (batteries) pour pouvoir vivre durant les 15 jours de ténèbres: voilà le type de défis technico-scientifique dont on va, tout au long du livre découvrir des variantes de plus en plus complexes à mesure que l'on voudra explorer (et/ou vivre) d'autres planètes! Mais la base géologique de la lune, d'après les morceaux de roche ramenés par les astronautes, est très semblable à celle de la terre … et donc exploitable! Par contre les astéroïdes qui viennent assez près de la terre semblent être d'une autre composition comme devrait le montrer l'expédition d'un milliard de dollars de la NASA vers l'astéroïde Bennu entre 2016 et 2018 … un astéroïde qui, s'il heurtait la terre, y produirait un choc équivalent à 1.000 bombes atomiques d'Hiroshima (p.59)!

Derrière les rêves de colonisation de la planète Mars, on trouve le patron de Tesla, Elon Musk qui pense que la seule manière d'éviter l'extinction de la race humaine est de la faire essaimer dans le monde stellaire. Un de ses principaux objectifs est devenu celui de rendre la vie humaine multiplanétaire (p. 62). Il affirme: “Je n'ai aucune raison d'accumuler du capital pour moi tout seul, sauf si c'est pour contribuer de façon majeure à une vie multi-planétaire” (p. 65).

L'électronique miniaturisée est évidemment une des clefs des voyages spatiaux (p.67). Mais tous les perfectionnements technico-scientifiques en cours n'ont pu éviter un déchet des 3/4 des essais de la NASA pour atteindre la planète rouge … et la Russie compte au moins 14 échecs en ce domaine!

Quant à y aller avec des humains, il s'agit d'abord d'un très long voyage qui peut prendre jusqu'à neuf mois avec des risques pour les astronautes (atrophie des muscles et des os à cause de la vie en apesanteur): nos corps sont adaptés à la force de l'attraction terrestre, une petite différence dans cette force d'attraction et l'on devrait modifier les corps humains pour qu'ils puissent survivre en apesanteur dans la durée! (p. 68). Et un long voyage dans l'espace a montré, par expérience sur des souris, que les radiations spatiales peuvent provoquer des lésions au cerveau … il faut donc inventer de nombreux types de protections des voyageurs interstellaires (p. 70)! Mais mettre pied sur Mars serait vraiment le premier pas vers une espèce humaine multi-planétaire (p.75).

Vivre sur Mars serait encore une autre aventure, d'abord du fait d'une gravité deux tiers moindre que celle de la terre (p. 79). Il faudrait donc progressivement transformer l'environnement physique de Mars pour le rapprocher de celui de la terre. Mais, en attendant ces transformations environnementales, il faudrait bâtir des villes artificielles entièrement construites par des robots à partir de la terre et créer des espaces “oxygènés” … et puis patienter de nombreuses années pour que le sol soit fertilisé à partir d'ADN de vie apportés de la terre se développe là-bas sur un mode “terrestre” (p. 92-94)!
L'étape suivante serait de tirer parti des astéroïdes gazeux et des comètes qui traversent notre galaxie.

Dans les étoiles

Mais tout se complique quand on commence à envisager des voyages interstellaires (Deuxième partie du livre, pp. 109-182).
La miniaturisation électronique semble promettre la création de feuilles de graphène (fine couche d'atomes de carbone) ultra légères et résistantes qui pourraient servir de matériaux pour toutes sortes de constructions. (p.112) Mais la technologie n'est pas encore au point pour une production de masse de ces matériaux “miraculeux”!
Et, du côté de la gestion de constructions de tous genres en vue de voyages interstellaires, si l'intelligence artificielle et les programmes d'auto-éducation (deep learning) des outils informatisés progressent à grands pas, “ce niveau avancé d'intelligence artificielle pourrait ne pas être encore suffisant si nous voulons que des robots puissent construire par eux-mêmes des métropoles stellaires. Le défi ultime de la robotique serait de pouvoir créer des machines qui seraient capables de se reproduire toutes seules et d'avoir conscience d'exister” (p. 121).
Rêve? Mais, dit l'Auteur, le principe même de la vie est une multiplication dynamique de cellules à partir d'une ou deux molécules (comme c'est le cas à partir de la rencontre d'une molécule de sperme et d'un ovule dans une naissance humaine ou animale qui, en neuf mois deviennent des milliards de cellules “vivantes”). “Le secret de cette multiplication des cellules vivantes se trouve dans la molécule d'ADN qui contient un nombre inimaginable d'informations mais qui est aussi capable de se reproduire. Pourquoi des machines ne pourraient- elles être conçues et programmées pour simuler quelque chose d'équivalent? (p. 122).

Sur ces espoirs, l'Auteur a interviewé plusieurs fois le gourou de la Singularity University de Mountain view (CA, U.S.A.), Ray Kurzweil. Pour lui, “vers 2045, on atteindra ce point de la “singularité”, c'est-à-dire le moment où les robots seront au même niveau que l'intelligence humaine, voire qu'ils la dépasseront” (p.127). Et, à ce propos, l'Auteur rappelle que ce concept de “singularité” remonte aux travaux du mathématicien John von Neumann qui avait prédit que la révolution numérique allait créer, à l'exemple de la gravité absolue des trous noirs dans l'univers, “un progrès et des changements dans le mode de vie humain qui donneront l'impression de s'approcher d'un type de singularité … au-delà de laquelle les activités humaines telles que nous les connaissons ne pourraient plus continuer” (pp. 127-128).

Sur ces bases, l'Auteur tente de définir scientifiquement la “conscience”. Il prétend que la conscience “est le processus créant un modèle de soi-même qui utiliserait de nombreuses boucles de retour, par exemple, des boucles portant sur l'espace, la société, le temps, etc, … mais en vue d'un objectif. Pour mesurer la conscience, il suffirait alors de compter le nombre et la nature des “retours d'information” nécessaires au sujet pour réaliser le modèle de soi que le sujet s'est donné” (p. 129). “ Sur cette base, on peut maintenant définir la conscience de soi comme la faculté de nous situer personnellement dans une simulation du futur qui soit cohérente avec un objectif” (p. 130).

Aucune matière n'est assez compacte et puissante pour faire naviguer des vaisseaux interstellaires à la vitesse de la lumière. Il faudrait des colliseurs d'atomes et d'électrons comme celui du CERN près de Genève pour produire des grammes d'anti-matière comme force propulsive suffisante. Et cela est encore très loin des possibilités scientifiques et techniques actuelles.
Mais cela vaut-il la peine de penser à des voyages interstellaires? Y a-t-il d'autres planètes habitables au-delà du système solaire? Si Giordano Bruno a été mis à mort en 1600 par l'Église pour avoir proclamé que l'univers était illimité (et donc que l'Église n'était pas au centre de cet univers), la sonde Kepler de la NASA a permis d'identifier à ce jour plus de 4.496 “planètes” dans la voie lactée dont l'existence d'au moins 2.330 a été confirmée. Les exoplanètes sont difficiles à repérer, car elle ne sont pas plus éclairées que la lune ou la terre par rapport à l'étoile qui les éclaire! Mais, les astrophysiciens pensent aujourd'hui que l'exoplanète Proxima b' du Centaure pourrait avoir les mêmes caractéristiques que la terre! Un autre jeu de 7 exoplanètes de la taille de la terre, à seulement 38 années-lumières du système solaire, tourne autour d'une étoile naine rouge (baptisée “Trappist-1) et ont été découvertes par Michel Gillon, un astrophysicien belge (p. 175-176).

Mais, s'il existe bien des planètes semblables à la terre, il faut examiner: “si l'humain peut vivre dans l'espace avec les exigences biologiques que cela appelle … peut-être faudra-t-il modifier notre physiologie, voire notre héritage génétique” (p. 182).

Modifier l'humain pour qu'il puisse essaimer “dans les étoiles”

Ceci amène à la réflexion de la 3ième partie: La vie dans l'univers (pp. 183 – 307). Réflexion sur l'immortalité, sur le transhumanisme et la technique, sur la quête de signes de vie extra-terrestre, sur le développement potentiel et les caractéristiques imaginables de civilisations plus avancées que celles que nous connaissons, et, enfin sur des perspectives qui feraient “quitter l'univers tele qu'actuellement connu”!

L'Auteur prévient :”Il ne s'agit pas ici d'un exercice de réflexion purement académique. Nous devrons peut-être un jour améliorer nos corps grâce à la cybernétique, voire transformer notre structure génétique afin de pouvoir survivre dans des environnements exoplanétaires hostiles. Le transhumanisme, au lieu d'être une branche de la science-fiction ou un mouvement marginal, pourrait devenir un élément essentiel de notre existence réelle” (p. 206). L'ingénierie du cerveau est en cours de développement et le Pentagone a annoncé un investissement de 65 millions d'US $ pour créer une puce électronique qui pourrait analyser et mémoriser des millions de neurones humains pour suppléer ou compléter les mémoires humaines, en relation avec des ordinateurs quantiques (p. 211-212). Cet exemple et d'autres mis en évidence par les réflexions transhumanistes, poussent à faire confiance à la technologie. “Pour survivre et se développer dans des mondes éloignés de chez nous, nous pourrions devoir nous modifier mécaniquement et biologiquement. Pour les transhumanistes, nous n'avons pas le choix, cela va devenir une nécessité. Nous modifier augmente nos chances de pouvoir aller vivre sur d'autres planètes qui ont des niveaux de gravité, de pression atmosphérique, de composition, de température, de rayonnement, bien différents de ceux de la terre. Plutôt que d'être rebuté par la technologie ou de combattre son influence, les transhumanistes croient qu'il faut l'encourager car elle peut réellement améliorer notre humanité. Pour eux, la race humaine est un sous-produit de l'évolution, et nos corps sont le résultat de mutations aléatoires. Alors pourquoi ne pas utiliser la technologie pour améliorer systématiquement cet être bizarre? Leur but ultime est de créer un “post-humain”: une nouvelle espèce supérieure à l'humanité actuelle” (pp. 216-217).

Les méthodes pour effectuer ces transformations nécessaires sont encore discutées … mais plutôt que de suivre la voie lente des modification génétiques lentes que l'humanité a pu appliquer à certaines espèces animales (cheptel ou autres) ne vaut-il pas mieux tenter des modifications génétiques qui pourraient être testées sur une génération? (p. 219).

On pourrait, dès lors, imaginer le développement de plusieurs races humaines diversifiées, au-delà de l'Homo sapiens … races concurrentes répandues, progressivement, dans tout l'univers stellaire! (p. 220)

Dans cette ligne on peut imaginer, sur la longue durée, le développement de plusieurs types nouveaux de civilisations. C'est d'ailleurs, selon l'Auteur, ce qui se passe déjà avec le passage à notre époque des cultures de type local, à une culture planétaire (dont l'exemple technologique par excellence serait l'Internet et la téléphonie portable) – deux types de cultures qui seront vécues par les gens comme des langages différents qu'ils intégreront à leur développement quotidien! (p. 251)

Derrière toutes ces hypothèses d'évolution, la science se montre actuellement impuissante à expliquer (comme Einstein tenta de le faire durant toute la dernière partie de sa vie) le vrai substrat de l'univers: théorie de la relativité généralisée (qui convient pour décrire l'origine ‒ Big Bang – et le développement de l'univers) et théorie quantique de Planck (qui tente de cerner la présence et le comportement des particules sub-atomiques). Michi KaKu, dont c'est la spécialité dans le domaine de la recherche en physique, pense que le lien entre les deux théories se trouve dans la théorie des “cordes” ou “vibrations” (string theory): “Les particules sub-atomiques sont comme des notes de musique. Et l'univers est une symphonie de “cordes” ou “vibrations”, la physique représentant l'harmonie de ces notes; et la “pensée de Dieu” tellement recherchée par Einstein jusqu'à la fin de sa vie serait cette musique cosmique qui résonne à travers tout espace” (p. 278).

Mais l'Auteur est convaincu que l'univers (et donc l'humanité) va vers une fin certaine. Il faut alors se demander si l'intuition des deux grands ensemble religieux de vision du monde seraient quelque part compatibles: d'un côté la tradition judéo-chrétienne qui croit à une création (pour laquelle le Big-Bang de Georges Lemaître, remémoré ici par l'Auteur) et une apocalypse catastrophique finale semblent l'horizon; et, d'un autre côté, la vision boudhiste du nirvana selon laquelle l'univers n'a pas de limite temporelle (ni commencement, ni fin). L'existence simultanée de très nombreux univers (la notion de “multivers”) peut harmoniser ces deux perspectives: l'univers dans lequel l'humain se trouve répondrait à l'intuition judéo-chrétienne qui doit être complétée par la vision boudhiste du nirvana: une multiplicité d'univers sans commencements ni fin dans lequel certains commencent quand d'autres finissent! (p. 302).

Mais, pour le scientifique, l'équilibre fragile de l'univers que nous connaissons (juste les mesures gravitationnelles ou atomiques qui permettent l'apparition de l'intelligence sur terre) pose la question de savoir s'il y a derrière ces équilibres délicats une volonté, un être supérieur, qui l'aurait conçu et mis en oeuvre. (pp. 303-304). Cet être ne pourrait-il être l'humain dans son futur multiplanétaire?

“Tout rêve, suppose un rêveur” (p. 307).