Évolution créative

Mars 2021

Il est temps de changer nos vocabulaires et nos façons de voir l'espace et le temps qui forment ce que, en culture judéo-chrétienne, on appelle la “ création ” ... et qui correspond à tout ce monde concret que nous pouvons voir, entendre, arpenter, respirer, goûter, toucher, étudier !!!

Au delà de la géo-politique qui s'est visiblement élargie d'un petit coin de Palestine à tout le monde méditerranéen il y a quelques 2020 ans, et qui s'est ouverte à une terre arrondie tournant autour du soleil à l'époque de Galilée puis de Christophe Colomb, nous sommes aujourd'hui dans un environnement planétaire dans lequel tous les humains sont de plus en plus fortement interconnectés et, à partir duquel, ils tentent déjà d'explorer d'autres planètes, voire des objectifs au-delà de notre système solaire!

La conscience d'une évolution climatique mesurable combinée avec la possibilité de mieux évaluer l'impact de l'humain sur ces changements (comme sur les réserves de ressources qui lui permettent de subsister sur cette planète), ajoute un niveau d'intelligence de l'environnement indispensable à tout avenir à moyen et long terme de l'humanité.

Selon que l'on considère que l'humanité est destinée à une extinction à plus ou moins longue échéance ou que l'on considère que cette humanité pourrait se développer et développer ses activités de façon assez intelligente pour l'engager dans des procédures de pérennisation, le regard sur la “création”, sur l'environnement planétaire et extra-planétaire, sera assez différent.

La Veille technologique proposée nous communiquera le rêve d'un savant physicien américain d'origine japonaise, Michio Kaku. Il veut croire à l'avenir d'une humanité profondément transformée (même génétiquement et pas seulement à l'aide de prothèses électroniques de tous genres), sans écarter les possibilités d'extinction qu'il croit inévitable si l'humain n'agit pas volontairement contre cette entropie (désintégration qui serait le développement naturel des évolutions en cours depuis le Big Bang).

On verra, dans la Veille culturelle que la réflexion sur la “création” et le monde en évolution, telle qu'elle est faite aujourd'hui par philosophes et théologiens, va un peu dans tous les sens. L'important étant qu'une telle réflexion se fasse…  avec l'espoir qu'elle s'intensifie et n'ait pas peur d'affronter tous les domaines pris en considération par les milieux trans- et post-humanistes!

Qui a raison?
Pour commencer un discernement critique et bien documenté, rien de tel que d'avoir l'avis d'un vrai philosophe qui nous donnera dans la Veille spirituelle, son avis sur les options actuelles de réflexion en ce domaine. Les transhumanistes ont-ils raison (totalement ou partiellement)? Ou bien faut-il se fier à la réflexion des humanistes (sans réserve)?

Personnellement, j'aime la vision de Pierre Teilhard de Chardin (qui devrait devenir aujourd'hui notre maître-à-penser plutôt que Platon ou Aristote à travers Thomas d'Aquin), une vision selon laquelle l'évolution initiée il y a quelques 13 ou 14 milliards d'années peut encore se poursuivre et donner à l'humanité une opportunité de se structurer en un grand corps dont les interconnexions actuelles pourraient représenter l'ébauche de la structuration du cerveau de ce grand corps personnalisé en Jésus Christ ressuscité qui attire cette évolution vers l'épanouissement final de cette “création”- ”incarnation”-“résurrection”!

Et, aujourd'hui, la notion de “création” ne peut plus être mise en opposition avec la notion d'“évolution” comme en témoigne ce grand savant physicien hollandais, Cees Decker (voir son interview dans De Standaard du Samedi 25 juillet 2020, DSL, pp. 4-5): “La Bible et l'évolution cheminent parfaitement de concert”! La réflexion “scientifique” a, par principe, un parfum d'agnosticisme. Mais cette pensée reste très limitée pas rapport à tout ce qu'elle peut encore découvrir de l'environnement humain et de l'humain… et, d'autre part, l'humain ne se limite pas à la réflexion scientifique, pourquoi une foi éclairée et ouverte à toute réalité n'offrirait-elle pas des réponses aux questions plus fondamentales du sens de nos existences?